Rigolosophie

mercredi 4 février 2004.
 
Réponse à un post de Respawn dans l’OpenBar de macplus, où il demande qu’on lui fasse sa disserte sur la Pensée 194 de Pascal*.

Il parle pas de ces cons d’Hommes qui veulent tout savoir sans rien comprendre ? Résultat des comptes, ils posent des questions sans réponse et pleurent sur eux-memes sans même lever les yeux au ciel... Et quand ça leur arrive, plutôt que de chercher les réponses où elles sont (dans une pensée qui ne varie pas, que l’Homme y soit ou pas), ils y cherchent une photo d’eux. Comme ils la trouvent pas, forcément, ils vont se murger au bistro du coin, et ton texte s’arrête là. L’étape suivante, c’est qu’ils inventent un dieuX qui ressemblerait à la dite photo, censé connaître les questions sans réponses (pourquoi elles en auraient une, au fait ?) même si il ne les donne pas, et surtout les avoir à la bonne meme s’iL (ou si ellE, tiens pourquoi pas) ne le montre pas. Et là, retour au début du texte, puis enfin au bistro, etc.

Je résume : quand l’Homme finit par piger qu’il ne contrôle pas l’Univers, il préfère laisser tout tomber sous prétexte que c’est n’importe quoi.

Moralité, Pascal, il a mieux fait d’inventer le Macintosh que de nous briser les neurones avec des questions à la con qu’il faut rendre pour mercredi et auxquelles on a d’ailleurs répondu depuis l’antiquité : "Connais-toi et tu connaitras l’Univers...". Qui ne veut pas dire, en substance, "pense que l’univers est aussi con que toi", ou encore un truc du style "l’univers, c’est comme un jeu télé (dont je ne prononcerai pas le nom), si j’arrive à virer tous les autres j’ai gagné".

Bref, on retourne régler ça au bistro en soignant sa cirrhose de la pensée et en refaisant le monde avec des mots en -hic.

Enfin ce que j’en dis, moi, c’est du point de vue d’un type qui, pour comprendre notre monde, a délaissé les bréviaires au profit de "1984"... et qui trouve qu’Orwell, ça marche mieux que Pascal. D’ailleurs, ils parviennent dans le fond à la même conclusion : "La lutte était terminée. Il avait remporté la Victoire sur lui-même. Il aimait Big Brother"

Voir "Ainsi soit-il (Amen)".

Voir aussi "Alea jacta est", "À dieuX vat", "À demain si dié vé", "In god bless pognon we trust", "Souhaitez-vous redémarrer en mode sans erreur ?", "Chez ces gens-là on ne pense pas, Monsieur", "De toute façon j’en ai rien à foutre, si c’est comme ça", "Tiens sors une autre bouteille de Victory Gin", "Et coetera".

.comradE Ogilvy, serviteur.

Auteur de "La philosophie à 55° cul sec" et "Langue de bois, gueule de bois".


* Le texte de la pensée en question :

"Je ne sais qui m’a mis au monde ni ce que c’est que le monde ni que moi-même : je suis dans une ignorance terrible de toutes choses ; je ne sais ce que c’est mon corps, que mes sens, que mon âme et cette partie même de moi qui pense ce que je dis, qui fait la réflexion sur tout et sur elle-même, et ne se connaît non plus que le reste. Je vois ces effroyables espaces de l’univers qui m’enferment, et je me trouve attaché à un coin de cette vaste étendue, sans que je sache pourquoi je suis plutôt placé en ce lieu qu’en un autre, ni pourquoi ce peu de temps qui m’est donné à vivre m’est assigné à ce point plutôt qu’à un autre de toute l’éternité qui m’a précédé et de toute celle qui me suit. Je ne vois que des infinités de toutes parts, qui m’enferment comme un atome et comme une ombre qui ne dure qu’un instant sans retour. Tout ce que je connais est que je dois bientôt mourir, mais ce que j’ignore le plus est cette mort que je ne saurais éviter.

Comme je ne sais d’où je viens, aussi je ne sais où je vais ; et je sais seulement qu’en sortant de ce monde, je tombe pour jamais ou dans le néant, ou dans les mains d’un Dieu irrité, sans savoir à laquelle de ces deux conditions je dois être éternellement en partage. Voilà mon état plein de faiblesse et d’incertitude. Et de tout cela je conclus que je dois passer tous les jours de ma vie sans songer à chercher ce qui doit m’arriver."

Ça se passe là.

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