L’hymne à Dédé

mardi 3 février 2004.
 
Aventures citoyonautes.

Stop. Mise au point.

-  Sujet : 19oo4. Comprendre notre aliénation pour, euh, on verra bien, la comprendre, déjà.
-  Verbe : Dire. Dire ce qu’on voit, ce qu’on sent, ce qu’on sait, ce qu’on veut. Poser ça quelque part.
-  Objet : Un spipte comme laboratoire d’une écriture à quatre dimensions. C’est à dire, à part les deux de la feuille et la troisième de l’hypertexte interne, l’articulation au cyberespace.
-  Complément : un outil quotidien d’information, de recherche et de réflexion.

Faut pas m’en vouloir d’y penser comme une iApp. En fait, je pense en architecture parallèle spip 84 et spip mp, dans lequel il reste quelques traces de certains concepts que j’avais suggéré. La notion de services, par exemple, les dossiers, l’enquête en kit ou encore les dicodeurs. Rien de très original, sinon la tentation de formaliser tout cela sous des formes précises et modulaire, pour résumer, de concevoir ça en poo (programmation orientée objet), ça tombe bien, c’est justement à là où j’en étais avant d’en arriver là. En plus je note au passage que dans poo il y a les deux oo de 19oo4, clin d’œil de l’alphabet en désordre de Cocteau, j’adore ça. C’est comme ça, une bonne idée, elle prend sa place parmi les autres comme si elle y avait toujours été.

Je commence à avoir un truc qui me tourne dans la tête, appelons ça un spipte, certains disent wiki. The Tao of Mac en est un excellent et magnifique exemple, l’idée est très proche. Une sorte de meta-homepage, à la fois blog, portail personnel, pour soi autant qu’à l’usage des autres, interface avec le net, plus communautaire que public, mais cependant possible à trouver par rapport aux thèmes développés ou aux codes mis en évidence. Les premiers supposent un approche de type mots-clé, quant aux seconds, ils peuvent être graphiques, éthiques, plateforminformatiques, peu importe : ils sont le sang qui coule de l’idée de cette communauté.

Spip, aujourd’hui mature, est parfait pour mettre en place la vision d’un tel site. Pas tellement plus de boulot qu’une homepage basique, comme le cri du cœur de Dédé. Total kitsch, et touchante représentation de l’effet que HomePage (l’ex logiciel d’édition web d’Apple, enfin de Claris) fait sur l’organisme d’un macuser pourtant normal par ailleurs. Merci Dédé pour la démonstration, ça fait vraiment du bien aux tripes de t’avoir parmi nous, surtout qu’aux dernières nouvelles, y’a que toi et moi, ici, peut-être même pas toi et peut-être fredo, que des gens biens, tu vois, et c’est vachement bien comme ça.

Mais imagine que plutôt que de publier une page par poème, cette page soit générée automatiquement à partir d’une base de données, avec pas plus de boulot. Ça permettrait par exemple de faire des recherches, éventuellement d’indexer par mots-clé, pour des présentations par thèmes. Plus encore, pour continuer sur les poèmes, tu peux même faire une place à tes amis pour qu’ils y mettent les leurs, je suis sûr que tu y as déjà pensé. Là-dessus facile aussi tu dévides ton blog tranquille, genre ta lettre au monde pour lui dire que t’es là et que tout va bien, d’une certaine façon, c’est bien ça que tu fais, non ?

Attention, je ne suis pas en train de dire que tu devrais le faire avec spip plutôt que comme c’est maintenant, hors de moi l’idée d’une telle intrusion dans tes choix. Je me demande juste comment tu aurais envisagé différemment les choses si ce n’est pas sur HomePage que tu sois tombé, mais sur Spip, comme pourrait le faire un newbie d’aujourd’hui. Parce que cette conception spontanée de ton site, spip est fait pour la faciliter, et ton sens aigu de la communauté, spip est fait pour t’aider à l’abriter. Et c’est pour ça que tu es ici l’un des tous premiers invités, citoyonaute d’honneur, parce qu’il ne me manquait qu’une maison à t’ouvrir, une drôle de maison pour qu’elle te donne envie d’encore plus d’idées.

Bref et on y arrive, imagine cette iApp qui soit celle d’organiser cette maison sur le web, simple, interactive, et partagée. Il ne manquerait pas grand chose à spip pour y parvenir tout à fait, quelques nouveaux squelettes standard conçus pour épouser non le remarquablement réussi modèle généraliste de spip standard, mais ce concept que j’essaye de dessiner.

La conception spontanée de la homepage, c’est celle d’une interface entre soi et le cybermonde. Dans un sens comme dans l’autre, c’est à dire qu’elle devrait être, comme son nom l’indique, le départ de nos périples numériques autant que lieu d’accueil du groupe. Or, c’est souvent le second aspect qui semble privilégié, avec parfois une affection pour le tout venant qui frise l’obsession du score. Bien, certes il en faut, des sites publics, non, c’est pas le mot, d’intérêt général, qui demandent du travail et de l’attention, c’est un hobby sérieux sinon professionnel. Mais il y a autant entre ceux ci et ce dont je parle qu’entre Photoshop et iPhoto.

Bien sûr, il y a l’iDisk, mais il ne répond pas vraiment. On pourrait dire que ce que nous cherchons commence juste où l’iDisk s’arrête, idéal pour introduire le spipstème dans le hub, mais ma vie numérique, elle ne s’arrête pas à afficher trois photos et la vidéo actualisée du dernier repas de bébé. Bon, webmail, antivirus, backup impeccable on laisse ça de côté, on démarre à http://www, c’est là que ça devient intéressant. Alors juste un modèle de cv à l’américaine, c’est un peu amaigrissant comme cure de créativité.

Par contre par contre, une petite page sympa pour écrire le magazine de soi-même ça devient l’idée. Un ptit bonjour en édito, chacun son truc d’y mettre quelques mots pour une éternité annuelle ou quatre pages par jour, mais qu’on garde le même esprit même si ça vire au blogue. À côté de ça, si dans ma vie numérique, il y a des photos, des films et de la musique, dans ma vie en vrai, et même ma vie publique, il y a des tas d’autres choses. Des sources d’information, des réflexions, des petits papiers, des tas de trucs. Des idées, quoi. Et si il y a des photos, c’est pour les illustrer, pas pour montrer la gueule, et même si c’est pour ça, c’est que montrer ma gueule est une idée qui compte pour moi. Et si mon truc c’est plutôt les poèmes, ben ils y arrivent fissa. Vu ?

Bon, il y a Dédé sur le chat qui attend de lire tout ça, je mets dans la boîte et on suivra plus tard.


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